Encore une qui se fera sans moi...

Chaque année c'est le même rituel,

On rentre des vacances, mine déconfite des parents devant leur avis d'imposition et, courses pour la rentrée.

Des heures dans les rayons de fournitures scolaires à choisir le moindre stylo, celui qui sera parfait, joli, qui glissera tout seul sur le papier et qui espérons-le ne sera pas à l'origine de cette maudite petite boule qui se forme à chaque milieu d'année sur mon majeur droit.

Biensûr, quelques éléments de la liste sont balancés négligeament dans le caddie tels que les feuilles perforées, les cahiers 24*32, les équerres... Mais, il en est d'autres qui méritent encore plus mon attention : mes couleurs, mes très chers crayons, ceux qui m'aident à écourter les heures qui s'étirent, ceux qui éclairent les polycopiés trop tristes, ceux qui font sourires mes camarades lorsqu'ils dévoillent des caricatures plus que parlantes.

Il y a ceux-là et il y a aussi mon sac et ma trousse que j'avais la chance de pouvoir changer chaque année si l'envie m'en prennait, et l'agenda... Le fameux, le précieux... Je parcourais bon nombre de grandes surfaces afin de dénicher la perle rare, celui qui en plus d'accueillir mes listes de devoirs serait apte à recevoir les petits mots des amis, les photos ou images qui m'étaient chères et les numéros et adresses des copines pour aider à patienter pendant les vacances. Je me souviens que j'ai longtemps jalousé une de mes cousines car elle avait toujours l'agenda le plus parfait qui soit, le mien à coté même savament choisi avait l'air sans grand interet et un jour, elle m'a livré son secret, sa caserne d'Ali Baba... Le Monoprix ! Là, je trouvais des merveilles : Kookaï, Naf Naf... De jolies choses qu'on ne trouvait nul part ailleurs et là, j'étais certaine que personne n'aurait le même dans ma classe et ça, c'était très important pour moi, en plus fierté supplémentaire, je le payais moi-même, 50 frs, d'ailleurs c'est souvent cette même cousine qui me faisait crédit de ce qui à l'époque et pour ma bourse de collégienne était déjà une petite somme.

Chaque année, c'était le même rituel,

Aujourd'hui, tout ça c'est du passé, je ne cours plus les rayons, je regarde les autres faire et ça me manque. Chaque année, j'ai un petit passage à vide en cette période, cette année moins car beaucoup de choses se passent et puis je me dit que bientôt, trop tôt, je devrais le faire avec notre fils et j'espère qu'il y prendra le même plaisir que moi car quand j'évoque cela avec Léa, 9 ans, ses yeux en sortent presque de leurs orbites, elle a du mal à comprendre qu'on puisse être en manque de rentrée scolaire ! Mais bon, j'avoues, j'ai du mal à faire remonter mes souvenirs jusque là, peut être qu'à 9 ans, si on m'avait dit ça, j'aurais eu la même réaction.